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Est-ce que ça se dit «Peuples autochtones»?

Capteurs de rêves

Photo de Jonas Geschke via Unsplash

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Lorsqu’on fait référence aux personnes autochtones, quelle est la bonne terminologie à utiliser? 

Trouver une réponse parfaite à cette question est complexe. Il y a plus de 50 nations autochtones présentes au Canada, réparties dans plus de 600 communautés. Il est donc ardu de trouver un terme qui puisse les représenter toutes. Malgré les variations qui existent, voici quelques principes généraux qui peuvent vous aider à saisir certaines subtilités!

Trois groupes distincts: Les Premières Nations, Métis et Inuit

Pour commencer à répondre à cette question, il est tout d’abord important de rappeler qu’il existe trois groupes distincts de peuples autochtones au Canada: Les Premières Nations, les Métis ainsi que les Inuit. 

Le terme Métis fait référence à un ensemble de cultures et d’identités ethniques propres aux personnes d’ascendance à la fois autochtone et européenne. Il désigne également la nation métisse, originaire de l’ouest et du nord du Canada. Au Québec, il n’y a pas de groupes métis reconnus. 

Les peuples de l’Arctique sont collectivement appelés Inuit, ce qui signifie « le peuple » dans la langue Inuktitut.

Si on utilise le terme Premières Nations pour désigner des personnes autochtones, on doit savoir qu’il n’englobe ni les Inuit ni les Métis, qui forment des peuples autochtones distincts. « Premières Nations » fait donc référence aux 10 autres nations existantes au Québec (ainsi que celles ailleurs au Canada):

  • Abénaquis
  • Algonquins
  • Atikamekw
  • Cris
  • Wendats
  • Innus (Montagnais)
  • Malécites
  • Micmacs
  • Mohawks
  • Naskapis

Les Premières Nations

Au sein des 630 communautés autochtones réparties à travers le Canada, on dénombre plus de 50 nations distinctes, chacune avec ses propres langues. Les membres de ces communautés se définissent souvent en tant que membres d’une nation spécifique ou d’une communauté au sein de cette nation. Par exemple, une personne nêhiyawak (cri) de la région des Prairies pourrait préférer être identifiée par sa nation plutôt que d’être simplement regroupée sous le terme « membre des Premières Nations » ou « Autochtone ». De la même manière, une personne kanyen’kehà:ka (mohawk) d’Akwesasne qui est membre du clan des Ours pourrait apprécier être identifiée à sa communauté (clan) spécifique.

Vous connaissez la nation ou la communauté (clan) à laquelle les personnes appartiennent? L’idéal est donc de les nommer de la manière la plus précise possible.

« Améridien·ne » et « Indien·ne »: Des termes appartenant au passé

À son arrivée en Amérique en 1492, Christophe Colomb désignait ainsi les peuples autochtones, trompés par la croyance erronée qu’il avait atteint les Indes. Même si, de nos jours, les communautés sont toujours officiellement appelées « réserves indiennes » et que la loi constitutionnelle de 1987 se nomme toujours officiellement la « Loi sur les Indiens », ce terme évoque, en général, une connotation de colonialisme pour de nombreuses personnes autochtones au Canada.

Or, l’usage erroné de cette expression demeure répandu. Jusqu’à récemment, en 2018, les manuels d’histoire au Québec utilisaient toujours le terme « Amérindien·ne ». Ceux-ci ont depuis été réimprimés afin de changer le mot pour « Premières Nations ».

Il est également à noter que, contrairement à l’anglais, on n’utilise peu ou pas le terme « Indigène » (« Indigenous » en anglais) en français. De même, le terme « aborigène » désigne le plus souvent les populations autochtones d’Océanie (l’Australie, par exemple).

« Autochtones » ou « personnes autochtones »

Le terme « Autochtones » désigne les premiers peuples d’Amérique du Nord et leurs descendances. Il englobe donc les trois grands peuples autochtones du Canada mentionnés plus haut: les Premières Nations, les Inuit et les Métis.

« Autochtone » est un terme générique que l’on peut utiliser, particulièrement si on ne sait pas à quel peuple ou à quelle nation la ou les personnes dont on souhaite parler appartiennent.

Par ailleurs, une recommandation est de favoriser une formulation telle que « personnes autochtones » plutôt que de dire « les Autochtones ». Cela met de l’avant l’identité de chaque personne en tant qu’individus au lieu de simplement les nommer par leur appartenance. Cela reflète une attitude de respect envers leur individualité tout en reconnaissant leur héritage culturel.

Le plus précis, le mieux!

Dans l’idéal, lorsqu’il est possible de déterminer la nation ou la communauté autochtone à laquelle une personne appartient, il est préférable de l’utiliser. Rien ne peut remplacer la précision d’appeler quelqu’un par le nom de sa nation ou de sa communauté. Si vous n’avez pas cette information et qu’il est possible de le faire, posez la question!

Si vous ne connaissez pas la nation ou la communauté de la personne, mais que vous savez auquel des trois grands peuples autochtones la personne appartient (Premières Nations, Inuit ou Métis), il est alors préférable d’utiliser ces termes.

Finalement, dans les situations où vous ne connaissez ni l’appartenance à une nation ou à une communauté ni le peuple autochtone auquel la personne appartient, il est alors plus approprié d’utiliser des termes généraux, tels que « personne autochtone » ou « peuple autochtone ». Cependant, soyez conscient·es que cette terminologie peut englober une vaste diversité de cultures, de langues et de traditions.

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1 Comment
  • Louise Darveau

    21 septembre 2023 at 21 h 32 min Répondre

    Ton article très intéressant m’a mis les yeux vis-à-vis des trous et m’a beaucoup appris sur ma façon de m’exprimer…. avec plus de respect et de justesse! Merci!

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