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Carole Bourassa, une sexagénaire en tech qui se met à l’intelligence artificielle

Carole BourassaUne femme en tech qui a plus de 50 ans de carrière en tech, vous en connaissez, vous?

Les femmes en technologie sont peu nombreuses, si vous lisez ce blogue, vous le savez bien. Mais savez sans doute également qu’elles sont deux fois plus nombreuses que les hommes à quitter l’industrie. Voilà pourquoi il est rare de rencontrer une femme, dans l’industrie, qui ait 30 ans d’expériences. C’est vraiment très très rare. Voilà pourquoi, j’étais d’autant plus heureuse de faire la connaissance de Carole Bourassa, une pionnière de l’industrie technologique au Québec, qui après de nombreuses années à travailler dans l’industrie ne se voit pas du tout raccrocher son clavier. Bien au contraire!

Carole Bourassa a toujours aimé les mathématiques. Elle raconte «d’aussi loin que je me souviens, les maths m’ont toujours intéressés. Je ne sais pas de qui je tenais ça, sûrement un peu de mon père, un excellent comptable, mais également de ma mère qui avait le flair pour les affaires.»

Sa passion pour la matière ne disparaît pas à l’adolescence, puisqu’elle obtient la note record de 100% à ses examens en mathématiques lors de sa dernière année au secondaire. Nous sommes dans les années 70, sa voie est toute tracée, elle s’en va à l’Université de Montréal!

À sa troisième année d’université, à court d’argent, Carole se retrouve dans l’obligation de se trouver un travail à temps plein. «Je vais aller travailler pendant un petit moment puis je vais revenir aux études», pense-t-elle, mais elle n’aura même pas besoin de mettre ses cours en pause, un miracle se produit. Un professeur ayant remarqué sa passion pour les mathématiques, lui propose de venir travailler ce qu’on appelait le Centre de calculs de l’Université de Montréal et ses frais de scolarité seront couverts. Elle est embauchée comme analyste programmeuse. Elle n’a aucune idée en quoi ça consiste et elle n’a jamais travaillé en informatique. On lui répond «Vous allez vous débrouiller!».

«Ça a été la folie pendant plus de sept ans à travailler et étudier en même temps. Je couchais souvent dans son cubicule car je finissais très tard et je commençais très tôt mon travail. J’ai acquis une expérience extraordinaire», elle se souvient. Ses baccalauréats en poche -en informatique, mathématique et physique-, elle se retrouve à enseigner l’informatique à l’université pour un temps. Puis IBM lui offre un emploi, qu’elle décline pour aller travailler au Ministère des affaires sociales de l’époque, qui cherchait à déployer un réseau informatique à travers tout le Québec. Elle met en pratique tout ce qu’elle a appris à l’université.

Les années s’enchaînent et les jobs aussi, tantôt salariée et tantôt entrepreneure, mais toujours en informatique, cependant son amour des mathématiques ne l’a jamais vraiment quitté. Nous sommes en 2018 et Carole observe depuis quelques temps un domaine technologique qui a changé nos vies à toutes et à tous: l’intelligence artificielle (IA). En y regardant de plus près, elle réalise qu’à la base de l’IA, il y a les mathématiques. Elle décide alors de suivre des cours à Mila, l’institut d’intelligence artificielle de Montréal. Elle rencontre Yoshua Bengio, qui lui suggère de poursuivre son apprentissage en lisant le livre qu’il a co-écrit, Deep Learning. Deux mois plus tard, elle l’a fini et décide de s’inscrire à l’université de Stanford afin d’obtenir un certificat en apprentissage profond.

De nos jours, Carole est devenue consultante spécialisée en intelligence artificielle. Elle veut travailler sur des applications afin d’aider les entreprises avec les enjeux qu’elles rencontrent, que ce soit en ressources humaines, en développement d’affaires, etc.

À la fin de notre conversation, je lui demande si elle songe à prendre sa retraite à un moment. Elle me répond: «C’est quoi ça la retraite? C’est un mot qui existe pour vrai? [rires] Pourquoi devrais-je être à la retraite? Mon cerveau fonctionne à merveille et j’ai du plaisir. Pourquoi arrêterais-je ça?»

Crédit photo: Mikael Theimer chez Gsoft

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