EDI: Nous avons tous et toutes besoin de plus d’équité!
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Pourquoi avons-nous besoin d’équité au travail?
Avant tout, on a souvent tendance à s’imaginer que nous vivons dans une société équitable, où tous les individus ont accès aux mêmes chances de décrocher un emploi et d’avoir une rémunération juste. Et pourtant, les statistiques nous disent le contraire. Si nous avions une société véritablement équitable, on ne verrait pas que les femmes canadiennes dans des postes de direction gagnent environ 88 cents pour chaque 1 $ gagné par les hommes et qu’elles représentent seulement 24 % des sièges aux conseils d’administration des entreprises du pays. Par ailleurs, on ne verrait pas non plus qu’indépendamment du niveau de poste, les personnes en situation de handicap enregistrent un écart salarial de 21,4 % par rapport à leurs collègues sans incapacité, ainsi qu’un petit 8 % des sièges occupés dans les conseils d’administration québécois.
Également, notre genre, notre âge, notre couleur de peau, notre cerveau, notre corps, notre statut matrimonial, etc., influencent notre expérience au travail, et cela tout au long de notre expérience professionnelle. Saviez-vous que le pourcentage de Canadien·nes de groupes sous-représentés ayant signalé avoir fait l’objet de discrimination au travail est considérablement plus élevé que celui de la population générale? 46% de ces personnes s’identifient comme LGBTQ2S+, 38% des personnes autochtones, noires et de couleur ainsi que 35% des personnes en situation de handicap signalent avoir fait l’objet de discrimination au travail. En somme, ça fait quand même beaucoup de personnes!
Comment l’équité peut s’appliquer dans les entreprises
Prenons l’exemple d’une compagnie où on remarque que toutes les personnes embauchées aux postes les plus influents se connaissaient déjà plus ou moins: elles ont soit travaillé ensemble dans le passé, soit ont été à l’université en même temps.
Comment expliquer ce phénomène? D’abord, je ne dis pas que ces personnes ne sont pas bonnes à leur job ou qu’elles n’auraient pas dû décrocher cet emploi. En revanche, je me questionne sur le pourquoi de cette convergence. Peut-être que les individus, sachant que leur employeur était en recrutement, en ont parlé à leur entourage et ont recommandé leurs ami.es? Peut-être que les individus ont expliqué le processus de recrutement et ont pu parler en détail des personnes recruteuses qu’ils allaient rencontrer afin d’arriver bien préparés à l’entrevue?
L’accès à ces informations peut créer une inégalité de traitement qui permet à certaines candidatures de mieux performer, lors du processus de recrutement, et donc être ultimement embauchées. Mais est-ce uniquement pour leurs compétences professionnelles ou les renseignements obtenus leur ont permis de paraitre plus compétentes? Est-ce vraiment 100% équitable?
Une approche axée sur l’équité consisterait à reconnaître cette inégalité et, dans l’idéal, à essayer d’y remédier. Par exemple, cette entreprise pourrait rendre son processus de recrutement plus transparent et accessible à tout le monde en identifiant quelles sont les différentes étapes, quels sont les critères de succès de chaque étape, qui sont les personnes impliquées, si le tout se déroule en présentiel ou en virtuel, quel est le délai auquel s’attendre entre chaque étape, etc. Puis on rend le tout disponible sur le site Web!
L’équité, c’est…
Il existe de nombreux domaines de la société où nous adoptons déjà une approche axée sur l’équité – nous reconnaissons que les gens ont des revenus différents et ont donc un taux d’imposition différent, par exemple. L’équité, c’est:
S’assurer qu’un travailleur malentendant dispose des logiciels et des outils dont il a besoin pour faire son travail.
S’acheter une chaise ergonomique à une personne grosse pour lui permettre de faire son travail sans avoir d’horribles maux de dos.
Avoir un site Web qui permet de grossir les caractères pour les personnes qui ont des enjeux de vision.
Permettre à certains élèves, à l’université, d’avoir plus de temps pour prendre leurs examens.
En somme, on peut tous et toutes s’accorder pour dire qu’on souhaite travailler dans un milieu professionnel où la direction et les gestionnaires sont compréhensifs et ont une approche humaine, un milieu qui voit sa main d’oeuvre comme des personnes qui pourraient avoir des besoins changeants et différents les unes des autres. C’est donc pour cette raison que nous avons besoin de considérer l’équité. Ainsi, l’équité sur le lieu de travail est le concept qui consiste à offrir des opportunités équitables à tous les indivis en fonction de leurs besoins individuels.
Croire en l’équité, c’est croire que chaque personne peut avoir une expérience professionnelle agréable, juste et plaisante. Pour atteindre cela, on va devoir regarder et se questionner sur nos processus, nos politiques, nos façons de faire. C’est ce que nous faisons avec l’EDI.
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Références de cet article
Indeed Canada (2023). Éliminer les obstacles pour un avenir du travail meilleur et plus équitable. Rapport de recherche.
Chambre de commerce du Canada (2024). Des avancées timides : la lenteur des progrès pour les femmes dans le monde des affaires et de l’entrepreneuriat.
Collège des administrateurs de société (2023). Équité, diversité et inclusion dans les CA. Portrait et tendances au Québec.
Statistique Canada (2019). Écart salarial entre les personnes ayant une incapacité et les personnes sans incapacité. Rapports sur l’incapacité et l’accessibilité au Canada.
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