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Renouer les relations humaines avec l’intelligence augmentée

Catherine Feuillet

Une école de commerce française décide d’ouvrir un laboratoire d’intelligence augmentée au Québec et c’est une ancienne consule qui le dirigera. Ça vous semble étrange? Ça l’est moins qu’il n’y paraît. Explications.

L’école de commerce française Sekma a lancé, en septembre 2019 à Montréal, son laboratoire international en intelligence augmentée. Catherine Feuillet, ancienne Consule de France à Montréal, a rejoint ce laboratoire technologique en qualité de vice-présidente. Ce choix s’inscrit dans sa volonté de contribuer à une meilleure compréhension de la science des données par les dirigeant·es et décideur·euses de demain.

Une voyageuse invétérée
Catherine Feuillet est devenue, en septembre 2019, la vice-présidente du laboratoire flambant neuf en intelligence augmentée de Sekma. En presque 30 ans de carrière, elle a fait le tour du monde au service de la diplomatie française. Après l’Allemagne, la Corée du Sud, la Malaisie et le Portugal, c’est à Montréal qu’elle pose ses valises en août 2015 pour devenir Consule générale de France. Mais le secteur de la technologie a toujours occupé son esprit. En 2016, elle contribue au lancement de Bleu Blanc Tech, un hub qui fédère des entreprises du secteur entretenant d’étroites relations avec la France. Selon Catherine Feuillet, celui-ci a favorisé le développement d’un véritable tissu socio-économique dans la région de Montréal.

«Tout ce qui est cloisonné est moins performant que tout ce qui est partagé. C’est de l’intelligence augmentée mise au service d’un réseau.» – Catherine Feuillet

L’intelligence augmentée au service des décideurs de demain
L’intelligence augmentée est un concept renvoyant les nouvelles technologies à un rôle d’assistance, comme un moyen d’amplifier l’intelligence humaine plutôt que de la remplacer pour améliorer les produits et services. C’est le cœur d’étude du laboratoire qu’elle a rejoint, fruit d’une stratégie globale menée par Skema depuis plus de 10 ans. Selon Catherine Feuillet, l’objectif de l’école avec ce laboratoire est de former les dirigeant·es de demain à la science des données, pour qu’ils·elles appréhendent mieux ses enjeux et adapter leurs stratégies de manière optimale. Le laboratoire est doté d’une plateforme de calcul qui permet à chacun.e de travailler, de coder et de partager différemment qu’avec des outils informatiques standards. Il disposera également d’un bot dont le rôle est de trouver des informations académiquement validées, accessibles aux étudiant·es et aux chercheur·euses de Skema.

Catherine Feuillet explique que les travaux du laboratoire consistent au développement de techniques et d’interfaces, permettant à l’intelligence humaine collective d’être mobilisée sur l’analyse et la stratégie plutôt que sur le traitement brut de l’information.

Une part importante de la pédagogie de Skema et de son laboratoire est consacrée à l’éthique, pour permettre aux étudiant·es d’utiliser l’intelligence augmentée tout en respectant les principes définis par la Déclaration de Montréal pour une IA responsable, dont Skema est signataire (qui prône notamment la protection et l’épanouissement des capacités humaines fondamentales). «Cela correspond à des valeurs pour lesquelles je me suis engagée au cours de ma carrière diplomatique. C’est une forme de continuité que d’accompagner les mutations internationales sur des enjeux qui nous touchent toutes et tous», estime Catherine Feuillet. Le laboratoire a également signé une entente avec l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (Obvia).

«Ma mission est de développer le laboratoire sur le plan institutionnel. Je dois le faire connaître et faciliter son identification, notamment dans un environnement technologique concurrentiel important, comme à Montréal. C’est un beau défi à relever», se réjouit Catherine Feuillet. Pour rappel, la métropole québécoise a pour vocation de devenir un pôle d’excellence mondial en matière d’intelligence artificielle et de nouvelles technologies.

Une ubiquité qui doit être maîtrisée
Pour Catherine Feuillet, les évolutions liées à l’IA offrent des opportunités d’améliorer les relations humaines. «Les nouvelles technologies permettent une sorte d’ubiquité qui doit être maîtrisée et encadrée», prévient-elle. Elle souligne également le risque pour certaines personnes d’être laissées pour compte si elles ne sont pas en mesure d’intégrer certaines technologies, un sujet qui doit mobiliser les structures éducatives, institutionnelles et associatives.

«Cette transition numérique, vécue par notre société, doit permettre d’aller vers une plus grande proximité des individus», insiste Catherine Feuillet. Selon elle, il faut créer de nouveaux modes d’interaction dont le facteur humain sera le cœur. «Je suis convaincue que nous aurons une meilleure approche de la technologie dès lors que nous prendrons en compte tous ses écueils».

Selon Catherine Feuillet, les technologies numériques peuvent contribuer au bien collectif international, pour relever des défis de taille, comme celui de l’environnement. «Nous pouvons le faire, car nous en avons les moyens. Si nous avons la volonté de les mettre en œuvre, nous aurons des résultats concrets».

1 Comment
  • Viviane Guignerat

    9 février 2020 at 14 h 59 min Répondre

    Félicitations Romain pour cet article tres interessant sur ce laboratoire encore méconnu du grand public à Montreal mais dont l’avenir est prometteur. Madame Feuillet est une personne déterminée dont les objectifs face à l’humanisation et au partage de l’Intelligence augmentée sont la vision de l’avenir dans ce domaine.

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