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Qui sont les investisseurs et entrepreneurs noirs au Canada?

Être investisseur noir au Canada


Phil G. Joseph, c’est le genre de personne qui ne peut pas rester les bras croisés face à un problème, surtout s’il peut y faire quelque chose! Ce champion de l’équité, la diversité et l’inclusion est le créateur et producteur exécutif de Rep Matters, une série vidéo mettant de l’avant les entrepreneurs et investisseurs noirs, au Canada. Entrevue.

URelles: Tu ne viens pas du monde de la technologie, ni celui du capital de risque, qu’est-ce qui t’a donné l’impulsion de créer cette série vidéo?

Phil G. Joseph: En réalité, j’ai toujours été passionné par la technologie et l’entrepreneuriat. Au début de ma vie professionnelle, j’avais décidé de me concentrer sur une autre passion, la thérapie du sport, mais je savais qu’en fin de compte il y avait quelque chose d’autre pour moi, et j’ai fini par suivre cet instinct. J’ai quitté la thérapie du sport pour me créer une place dans l’écosystème de la tech.

Un jour, une amie m’a mis en contact avec John Stokes, cofondateur et associé de Real Ventures. On a parlé du manque de diversité noire dans le monde de la tech et du capital de risque au Canada. On a voulu collaborer ensemble et je lui ai proposé l’idée de la série vidéo que j’aurais aimé voir en tant qu’homme noir à la recherche de ses repères dans cette industrie. C’est comme ça que «Rep Matters» est née. C’est incroyablement puissant de se voir représenté!

URelles: Ta carrière professionnelle précédente s’est déroulée dans le sport. Y a-t-il des similarités entre la tech et le sport concernant la représentativité des personnes noires?

Phil G. Joseph: Pas vraiment. Certains sports ont une surreprésentation de personnes noires (football, basketball, etc.). Mais c’est seulement au niveau des athlètes. Au niveau des coach et des propriétaires d’équipes de haut niveau, -les gens qui ont le vrai pouvoir-, on trouve peu de personnes noires.

Dans la tech au Canada, il y a très peu de Noirs tout court; que ce soit du côté des employés, des fondateurs, ou des investisseurs, il y a tout simplement un manque de représentation.

URelles: Que souhaites-tu accomplir avec cette série d’entrevues?

Phil G. Joseph: L’objectif ultime est de changer la perception de qui peut travailler dans la tech, fonder une startup, ou être investisseur. On veut améliorer la participation des personnes noires dans le domaine de la tech et du capital de risque, pour qu’elles aussi puissent profiter des opportunités entrepreneuriales et des hauts salaires. Pour se faire, il faut que les gens déjà dans le domaine soient conscients du problème et aient une envie de le résoudre. Aussi, il faut que les personnes noires se sentent invitées à participer dans notre économie d’innovation et soient conscientes du potentiel de ce domaine pour une vie meilleure.

URelles: La série met de l’avant les principaux obstacles auxquels font face les entrepreneurs et les investisseurs noirs aujourd’hui. Peux-tu nous donner quelques exemples?

Phil G. Joseph: Il y en a plusieurs, mais le plus important, c’est l’accès au capital. Au Canada, très peu de startups fondées par des personnes noires reçoivent le capital -et le mentorat qui vient avec- qui leur permettrait de croître rapidement. Il y a plusieurs raisons à cela, mais c’est difficile d’en être sûr vu le manque de données sur les entrepreneurs noirs. Ce qui est certain c’est que le racisme systémique joue sa part dans cette réalité.

Pour les investisseurs noirs, la plus grande difficulté c’est d’en devenir un. Le monde du capital de risque est un environnement exclusif où il faut quasiment être invité. Il n’y a pas beaucoup d’emplois et les quelques postes de libres sont rapidement comblés via les connexions des gens qui y travaillent déjà.

Phil g Joseph

«Ça fait un an que je m’efforce à rencontrer tous les investisseurs en capital de risque noirs au Canada, et pour l’instant j’en connais moins qu’une dizaine…» – Phil G. Joseph

URelles: Que peuvent faire les individus ou organisations qui souhaitent soutenir des entrepreneurs noirs?

Phil G. Joseph: Commencer par regarder toute la série Rep Matters. Il y a énormément d’informations et de contexte dans chaque épisode. Ensuite, je pense que la meilleure réponse à cette question requiert une approche sur mesure selon l’individu ou l’organisation, mais en général, je dirais qu’il faut:
1. Faire un effort conscient d’agrandir son cercle pour trouver des entrepreneurs noirs et acheter leurs services.
2. Leur emander ce dont ils pourraient avoir besoin et les aider, que ce soit en les présentant à de potentiels investisseurs, clients, employés, etc.
3. Soutenir les organisations qui cherchent à résoudre les problèmes d’iniquités raciales.

URelles: Tu as créé cette série d’entrevues vidéos pour mettre de l’avant des modèles pour la communauté noire en technologie. En quoi la mise en avant de modèles est essentielle?

Phil G. Joseph: C’est essentiel pour deux raisons:
1. En plaçant ces exemples au sein de la communauté tech et celle du capital de risque, cela normalise la présence de personnes noires dans le domaine et peut aider à diminuer les barrières d’accès.
2. Parfois, il faut le voir pour le croire. Voir des gens qui nous ressemblent peut être extrêmement inspirant et peut engendrer un intérêt de la part de jeunes Noirs qui cherchent dans quelle direction professionnelle se lancer.

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1 Comment
  • Anonyme

    19 février 2021 at 15 h 06 min Répondre

    Phil est légend!

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