L’écriture inclusive: la base
Vous voulez développer une culture organisationnelle inclusive et vous vous demandez si cela doit passer également par vos communications? Vous êtes à la bonne place!
Écriture inclusive et écriture épicène, est-ce la même chose? La communication est de plus en plus importante pour les nouvelles générations, et vous vous demandez peut-être si vous devriez, en tant qu’entreprise, vous intéresser à ce sujet. La réponse est oui! Les nouvelles générations représentent une partie essentielle de la main-d’œuvre qui participera au futur de votre compagnie – une raison de plus de s’adapter. Explications.
Qu’est-ce que l’écriture inclusive
Par mesure pratique, dans cet article, nous utilisons le terme «écriture inclusive» pour englober toutes les formes d’écriture qui cherchent à rendre la langue française un peu plus équitable.
Le principe de base est plutôt simple: l’écriture inclusive vise à ce que toute personne lisant un écrit puisse se sentir interpellée par le langage utilisé. Cela va donc plus loin que l’utilisation du féminin ou masculin, puisque cela ne représente pas les personnes ayant une identité de genre non binaire.
Disons-le dès à présent: si on décide de se lancer dans une démarche de communication inclusive, on doit laisser tomber «le masculin l’emporte sur le féminin».
On trouve différentes formes d’écritures inclusives qui ont des avantages et des défauts: la forme épicène, les doublets, les doublets abrégés, la formule non binaire. Certaines formes seront présentes dans le dictionnaire et recommandées par l’Office québécois de la langue française (OQLF), d’autres seront préférées par des organismes ou des personnes plus activistes. Quel que soit l’endroit où vous vous situez, retenez que l’utilisation d’une forme inclusive de la langue française a un impact direct sur les émotions du lectorat, et par conséquent, sur les premières impressions que les personnes ont de votre compagnie. Si vous souhaitez faire bonne impression envers votre clientèle potentielle, ou même envers des membres futurs de votre personnel, il est essentiel de communiquer de façon inclusive.
La langue française n’est pas inclusive
La communication inclusive est une adaptation de la langue française pour mieux refléter notre époque, les valeurs des individus et notre valorisation de la diversité et de l’équité. Utiliser l’écriture inclusive est un acte d’inclusion qui reconnaît que tout le monde n’est pas représenté dans la langue française.
Si vous vous intéressez à l’équité, la diversité et l’inclusion, vous savez à quel point les mots sont importants. Ils peuvent véhiculer des stéréotypes, inclure ou exclure certains groupes, blesser des personnes en faisant appel à un historique… bref! Les mots sont chargés d’intention et doivent donc être choisis en conséquence.
Pourquoi votre entreprise devrait s’intéresser à l’écriture inclusive
Que ce soit pour vos communications internes ou externes, il est à parier que vous êtes souvent en train de rédiger des textes. L’écriture est omniprésente dans notre société.
Raison 1: Refléter la composition de votre entreprise
Le sentiment d’appartenance de votre personnel est essentiel à votre succès. Votre entreprise est diverse; il est donc important que vos communications reflètent cette diversité! Prenons un exemple. Si, dans votre offre d’emploi, vous utilisez le terme «infirmière» exclusivement, il y a de fortes chances qu’un homme ne s’identifie pas dans votre écriture. Si l’homme ne s’identifie pas, moins de chance qu’il ait un sentiment d’appartenance; ce qui, à son tour, diminue la chance qu’il postule à l’emploi, par exemple. La diversité ne s’arrête pas simplement au féminin et au masculin! C’est pour ça qu’on favorise généralement l’écriture épicène. En utilisant des termes qui sont réellement neutres, on s’assure d’inclure le plus de personnes possibles. En revenant à l’exemple de l’infirmière, l’OQLF suggère l’utilisation du terme «personnel soignant». L’utilisation de l’écriture épicène permettra non seulement à tout votre personnel de se sentir vu et accepté – mais ça vous permettra aussi d’attirer de la main-d’œuvre plus diverse.
Raison 2: Mettre en avant des groupes qui sont invisibilisés
Les groupes généralement invisibles font aussi partie de la main-d’œuvre – et, en adaptant le langage, on peut les inclure! Le français, est une belle langue, mais n’est pas la plus inclusive et ne permet pas toujours de représenter la diversité. Plusieurs groupes sont oubliés dans l’écriture, et peuvent se sentir exclus de ce fait même. Prenons, par exemple, une personne non-binaire. Certaines personnes ne se retrouvent pas dans les accords et pronoms genrés! On peut utiliser des doublons, comme «employés et employées», mais ça n’aide pas tout le monde. C’est pour ça que, généralement, la neutralisation est préférable dans l’écriture inclusive. Bien sûr, ce n’est pas toujours possible, mais l’utilisation de termes neutres permet à tout le monde de se retrouver dans le langage utilisé. Dans le cas du mot employé, par exemple, l’utilisation du mot «le personnel» serait une meilleure alternative! Par contre, il faut aussi considérer que ce n’est pas toutes les personnes non-binaires qui préfèrent l’utilisation de termes neutres.
Raison 3: Rétablir l’égalité entre les genres
L’équité entre les genres permet d’avoir un environnement de travail plus sain, et offre l’opportunité de s’épanouir à tout le monde. La règle qui dit que le masculin l’emporte sur le féminin, elle n’est pas très égalitaire. Utiliser l’écriture inclusive permet de mieux représenter les différents genres qui sont présents dans la population. Si, tout au long de notre enfance, et de notre éducation, on apprend que le masculin l’emporte, on peut se mettre à penser sous-consciemment que le masculin est le genre le plus important. De plus, il faut faire attention à certains titres professionnels! Ils peuvent promouvoir certains stéréotypes. Prenons par exemple le terme «femme de ménage». C’est un terme qui, au Québec, est souvent utilisé pour décrire une personne employée pour nettoyer des maisons. Si on connaît un homme qui fait ce travail, on peut utiliser «homme de ménage»; mais on l’entend rarement. Notre utilisation de la langue associe le genre féminin à ce travail. On apprend donc à nos enfants à associer le ménage avec les femmes, et ce, dès un jeune âge. Or, ce stéréotype pourrait être réduit en changeant tout simplement le langage qu’on utilise. À la place d’une «femme de ménage», on pourrait utiliser un terme plus neutre, tel que «personnel d’entretien ménager». Comme ça, tout le monde peut s’identifier avec le terme!
Je comprends pourquoi c’est important! Comment j’implémente l’écriture inclusive dans mon quotidien professionnel?
L’écriture inclusive est une façon de penser. Il est important de la considérer en rédigeant le texte – comme ça, on s’assure que le texte sera bien lisible. Si on repasse dans le texte par la suite pour ajuster les termes de façon inclusive, il sera fort probablement alourdi. Les diverses formes que l’écriture inclusive peut prendre – employé.e/employé(e)/employé-e/etc., sont encore un sujet débattu. Quoi qu’il en soit, le but de cet article n’est pas d’être un guide exhaustif d’écriture inclusive ou épicène!
Le futur de l’écriture inclusive est actuellement entre nos mains. Assurons-nous de prendre des décisions qui impacteront les générations futures de façon positive – et n’ayons pas peur de changer le statu quo de la langue française.
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