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Le jour où j’ai compris que je suis féministe

J’ai toujours eu peur des débats. D’une part, parce que je n’ai pas beaucoup de répartie, et d’autre part, parce que je manque souvent de confiance en moi. Je m’éloigne souvent des conversations houleuses, et je m’arrange pour qu’on ne connaisse pas vraiment le fond de ma pensée. Au moins je suis sûre qu’un.e petit.e malin.e ne va pas venir me chercher juste pour le plaisir de me sortir de ma zone de confort. C’est pour ça que je ne prends jamais part aux débats sur le féminisme. Ça, c’était avant.

En vieillissant je réalise que ce n’est vraiment pas une bonne stratégie et que je dois plus assumer mes pensées. La répartie viendra avec la pratique.

Un jour, je suis chez une amie qui me raconte que sa sœur, artiste, se fait interviewer par un journaliste: «Êtes-vous féministe?». La sœur de mon amie répond «Non, pas féministe, mais pour l’égalité homme-femme oui, évidemment».

J’y réfléchis quelques secondes, et je me dis que c’est une bonne façon de voir les choses, je pense que c’est exactement ce que je répondrais.

Mon amie n’est pas du même avis: «Mais enfin, c’est une artiste! Elle est sous les projecteurs, et elle a honte de dire qu’elle est féministe! C’est tellement triste! Au contraire, elle devrait être notre porte-parole et le dire haut et fort!».

À ce moment-là, je sais que je n’ai plus le choix, il faut que je donne mon opinion, et ça se peut qu’il y ait débat. Je vais devoir sortir de ma zone de confort.

Je me lance donc: «Mais, c’est quoi pour toi être féministe? Parce que dans ma tête à moi, une féministe, c’est quelqu’un qui veut la domination des femmes sur les hommes. C’est une extrémiste, qui fait passer ses messages avec des moyens parfois douteux.»

Au moment où je prononce ces paroles, je comprends que c’est moi qui suis dans l’erreur. C’est impossible que mon amie soit cette féministe-là.

Je prends mon téléphone et fais une petite recherche rapide de la définition d’une féministe: j’y apprends entre autre que «le féminisme inclut l’ensemble argumentaire qui dénonce les inégalités faites aux femmes». Ah ben tiens. C’est exactement ce que je pense. On dirait bien que… je suis féministe!

Le soir, prête à étaler mes nouvelles connaissances (et ma nouvelle position politique!), je demande à mon conjoint, l’air de rien, «Hey dis-moi, t’es féministe toi?». Il me répond «Évidemment que je suis féministe, quelle drôle de question!»

Je me suis sentie… stupide! Pourquoi mon conjoint était au courant et pas moi? Comment est-ce que j’avais pu passer à côté de cette information primordiale?

J’ai tendance à me laisser guider par les médias de masse. Je ne lis pas beaucoup d’articles qui touchent aux faits de société. Je m’informe en lisant les gros titres et je me fais une opinion là-dessus, ce qui est vraiment une très mauvaise idée. Je réalise que je me fais complètement manipuler!
Même si je ne suis pas dans une démarche de m’informer, j’y suis confrontée. Que ce soit en faisant mon petit tour sur les réseaux sociaux, en apercevant les gros titres du 24h du coin de l’oeil dans le métro, ou en entendant la radio quand je vais faire mon épicerie. Je n’en ai pas conscience, mais ils me rentrent en tête.

À aucun moment je ne me suis vraiment posée la question: «C’est quoi, au juste, une féministe?» Parce que je me suis laissée instruire par cette petite voix, au fond de ma tête, qui disait «Pas besoin de chercher, moi je le sais, les féministes, ce sont ces femmes aigries, qui sont habitées par la haine des hommes, et je n’en suis pas une!»

Je suis en colère! Je comprends maintenant la réaction de mon amie, et la meilleure chose que je puisse faire après cette découverte, c’est de propager la bonne nouvelle.

Et oui les filles, être féministe, ça se conjugue à tous les temps, à toutes les personnes, à tous les genres et à tous les âges! Je pense d’ailleurs que c’est très jeune qu’on devrait apprendre à nos enfants (nos filles ET nos gars) que c’est normal que nous soyons égaux, et qu’il n’y a pas de sexe faible. Il ne devrait pas y avoir de différence dans notre attitude, dans nos paroles, et dans nos actes envers les petits gars et les petits filles, on devrait juste tous.tes les considérer comme des humains, leur dire qu’elles.ils sont forts.es, intelligents.es et belles.beaux, et que rien ne devrait les arrêter.

Un jour, le mot féminisme ne sera plus un mot de vocabulaire courant… Parce que nous aurons notre égalité, et nous n’aurons plus besoin de nous demander si on l’est ou pas!

Et vous, vous vous étiez déjà demandé si vous êtes féministe?

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