`
Attention! Vous lisez actuellement un article écrit il y a au moins 9 mois. L'information pourrait ne plus être pertinente.

La seule entreprise de construction ouvertement inclusivement LGBTQ2S+ est québécoise!

Nicolas Wegel

Nicolas Wegel est cofondateur et directeur administratif d’EAC constructions Inc, une entreprise de construction et rénovation, pas exactement comme les autres.

Le site Web de la compagnie semble tout ce qu’il y a de plus traditionnel, au premier abord. En regardant de plus près, on remarque que l’entreprise a comme partenaire la Chambre de commerce LGBT du Québec. Ah? Puis on regarde l’adresse physique: sur la rue Sainte-Catherine, en plein dans Le Village. Oh! On fait le tour de leurs médias sociaux et on y voit un gâteau de célébration pour les vacances de la construction aux couleurs de l’arc-en-ciel et une publication Facebook «En tant qu’entreprise de construction ouvertement et fièrement inclusive, nous savons à quel point les différences ne sont pas encore choses du passé. En cette Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie nous souhaitons remercier tous nos employés/ées et leur dire à quel point nous sommes fiers d’eux et chanceux. ❤️🏳️‍🌈». Là, nous sommes définitivement sous le charme!

Une entreprise en construction ouvertement fière et qui soutient la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, ça vous surprend? On ne vous en veut pas! On a voulu trouver des chiffres de présence de la communauté LGBTQ2S+ dans l’industrie de la construction au Québec et malheureusement, nous n’en avons pas trouvé. L’étude la plus proche que nous ayons trouvée a été réalisée par la Fondation Jasmin Roy, sortie en 2017. On y apprend que «dans l’ensemble, la communauté LGBT est prête à dire que la société canadienne est relativement ouverte face à la diversité sexuelle et de genre, cette ouverture est loin d’être ressentie comme très développée, puisque moins de 10% des répondants jugent la société canadienne « très » ouverte face à ces réalités et que 45% la jugent « peu ou pas du tout ouverte ». Quel que soit leur âge, plus d’un tiers des répondants disent avoir subi de la discrimination en lien avec leur orientation sexuelle ou identité de genre, les milieux de travail sont les lieux où cette discrimination s’est fait le plus sentir.» Une autre étude de McKinsey, publiée en 2022, indique que un peu plus qu’un quart des répondants LGBTQ+ ne s’affichent pas ouvertement au travail.

C’est cette même situation que Nicolas combat via son entreprise. EAC Construction est la seule compagnie canadienne ouvertement pro-LGBTQ+. Comment sait-on que ce sont les seuls? Parce que lorsque Nicolas a pris la décision d’en faire une entreprise engagée, il est entré en contact avec la Chambre de commerce LGBTQ du Québec et celle du Canada qui lui ont confirmé que jamais aucune entreprise de construction au pays n’avait fait de même.

Initiatives mises en place pour créer un environnement inclusif

  • À chaque nouvelle embauche, Nicolas explique les valeurs de l’entreprise aux nouveaux.les employé.e.s. S’ils.elles n’y adhèrent pas, impossible de rejoindre la compagnie! Ils.elles s’engagent à ne pas manquer de respect à qui que ce soit, ne pas commettre de parole ou d’action transphobe ou homophobe, etc. Si jamais cela devait se passer, l’employé.e recevrait un avertissement. Au deuxième avertissement, l’employé.e serait remercié.e.
  • L’entreprise ne requiert pas d’expérience passée en construction, ni de diplômes spécifiques. Ils sont prêts à former les personnes qui sont motivées.
  • Tous les employé.e.s qui le souhaitent peuvent recevoir une adhésion à la Chambre de commerce LGBTQ du Québec, payée par l’entreprise.
  • Chaque employé de bureau a son coin personnel et reçoit un montant de l’entreprise pour le mettre à son goût. Certain.e.s vont acheter des plantes, d’autres des lumières. Aucune restriction décorative n’est posée! Bref, l’entreprise veut qu’ils.elles se sentent comme à la maison.

 

Nicolas l’avoue, avoir ce genre de valeurs, dans l’industrie, limite forcément le nombre de candidatures reçues. Et la pénurie de main d’œuvre actuelle n’aide en rien! Certes, il reçoit moins de candidatures mais celles qu’il reçoit sont tout à fait en adéquation avec les valeurs de l’entreprise et surtout, il réussit à offrir un lieu de travail inclusif à des personnes qui peuvent y être elles-mêmes.

Et côté clients, c’est tout un avantage également! L’entrepreneur n’a jamais reçu de commentaires négatifs de leur part. Ce serait même le contraire. Les clients choisissent la compagnie exactement pour ses valeurs. Nicolas explique qu’ils sont contents d’y voir une plus forte présence féminine qu’ailleurs.

Les origines de l’entreprise

Nicolas est originaire de France. Il raconte ne pas y avoir connu l’homophobie. Après quelques années au Québec, il décide de créer la première équipe de rugby LGBTQ+ du Québec. C’est comme ça qu’il rencontre son cofondateur, Damien. Mais c’est également via cette ligue, qu’il prend connaissance de la discrimination, la transphobie et l’homophobie que ses collègues vivent. On lui raconte des histoires d’horreur! «Quand je passais sur les chantiers, j’en avais marre d’entendre toujours les mêmes commentaires homophobes à tout bout de champ, dit-il.» Réalisant qu’il avait grandi dans un milieu très privilégié et qu’il pouvait faire une différence, il propose à Damien d’afficher ouvertement leurs couleurs et de faire de EAC Constructions une entreprise ouvertement LGBTQ2S+!

Conseils aux autres entrepreneur.e.s

Nicolas rappelle aux entreprises qui cherchent à lui emboîter le pas, qu’il ne s’agit pas juste de recruter une main d’œuvre diversifiée, il faut viser l’inclusion d’abord. Il faut garantir aux personnes issues de groupes minoritaires, qui ont peut-être un historique de discrimination vécu, qu’elles seront bien accueillies et qu’elles pourront se présenter de façon authentique à chaque jour, au travail.

L’entrepreneur est d’avis qu’on a tous à gagner à montrer l’exemple et de récompenser l’effort, quel que soit le niveau d’où on part. Il explique: «Ce n’est pas grave si on est maladroit au départ. Il ne faut pas rester tétanisé par la peur de mal faire, de ne pas utiliser le bon mot ou de ne pas partir avec un plan 100% parfait dès le départ.» Nicolas suggère d’afficher ses couleurs, de tendre la main et de laisser l’autre personne décider si elle veut venir vers nous ou pas.

Nicolas voulait rejoindre la parade de la Fierté 2020 avec un char allégorique d’EAC Construction. Peut-être en 2022? Contactez-le pour en faire partie!

Poster un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.