Communiquer de façon inclusive au travail
Communiquer de façon inclusive au travail pour soutenir la diversité
Mon nom est Chloé. Selon le site Prénoms Québec, il existe près de 9000 personnes avec ce nom au Québec. On n’a jamais écorché mon prénom (mon nom de famille, c’est autre chose…) et j’ai également la chance qu’il existe une marque de vêtements de luxe qui porte mon nom. Ça aide.
Mais pour d’autres personnes, leur prénom n’est jamais correctement prononcé! À un point tel, que LinkedIn a sorti un outil pour que les personnes enregistrent leur propre nom.
D’après le psychanalyste Juan Eduardo Tesone, le prénom fait pleinement partie de notre identité: «Il se noue autour du prénom une maille symbolique, tantôt aérée et libératrice, qui laisse l’enfant respirer, tantôt serrée et étouffante, orientant le cours de sa vie à son insu. Son importance est telle qu’il serait notre « essence » même, inséparable de notre être», dit-il. Lorsque l’on prononce mal un nom, on ne respecte donc pas «l’essence» de la personne.
Voici la prémisse de la startup montréalaise NameShouts, créée en 2015. Les deux cofondatrices sont Naureen Anwar, CEO, et Chaity Tarafder, COO. Leur entreprise, aussi niche que cela peut paraitre, aide les gens à bien prononcer les prénoms. Et c’est incroyablement difficile à faire!
Prononcer des prénoms que vous trouvez compliqués
NameShouts est une application Web gratuite. On tape le nom qui nous pose un problème et on sélectionne la langue appropriée. Il s’affiche alors le résultat audio, on clique et on entend le nom. On peut s’exercer à le prononcer. C’est simple et facile d’utilisation.
La volonté des cofondatrices derrière la création de NameShouts: «D’une part, nous voulons que la population puisse avoir leur prénom prononcé de la bonne façon; d’autre part, les entreprises de nos jours ont de plus en plus besoin de connecter avec leurs clients et construire une meilleure relation client-entreprise. Cela passe par le nom, évidemment.»
La technologie derrière l’app NameShouts est une combinaison d’intelligence artificielle et d’humains. Parce qu’il n’existe aucune base de données de noms dans le monde, les cofondatrices ont dû en créer une à partir de rien. Elles ont travaillé avec plusieurs linguistes pendant des années afin d’en arriver là.
Naureen m’explique que l’Amérique du Nord est très diversifiée en termes de population: «Ne serait-ce qu’à Montréal, nous avons des personnes qui viennent de partout dans le monde. Ce n’est pas toujours évident pour quelqu’un du Vietnam de prononcer un nom courant au Mexique.» Une grande partie de leurs utilisateurs sont situés en Amérique du Nord, où la population est généralement diversifiée.
Mais ce n’est pas toujours les prénoms les plus inusités qui sont les plus recherchés. Le nom le plus cherché sur toute l’application NameShouts est: Hai. Hai a des racines dans plusieurs langues, comme le chinois et l’arabe. Le deuxième nom est Nguyen et le troisième Jose. Mais c’est après que ça devient surprenant. Certains des noms les plus recherchés ne sont pas vraiment difficiles à prononcer. Des noms comme John et David sont dans le top 5; tandis que James, Marie, Sarah et Ryan complètent le top 20.
Bien que le concept de l’application semble très simple, la production est hautement compliquée. Le développement de l’intelligence artificielle n’est pas assez avancé en 2019 pour prononcer à coup sûr n’importe quel mot. Pour le moment, NameShouts propose 21 langues, mais les jeunes femmes ne veulent pas s’arrêter là. Leur but est de rendre leur base de données la plus exhaustive possible en englobant toutes les langues, tous les accents et tous les prénoms du monde.
Si la mission de la startup vous intéresse, n’hésitez pas à contacter NameShouts, Naureen et Chaity sont justement à la recherche d’employé·es.
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