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Comment peut-on construire des villes réellement intelligentes

Dre Ursula Eicker

On a rencontré LA spécialiste des villes intelligentes. Elle s’appelle Dre Ursula Eicket et elle préfère chercher à implanter l’empathie dans nos villes plutôt que de la technologie. Rencontre.

Dre Ursula Eicker est nouvellement titulaire de la chaire d’excellence des villes intelligentes, durables et résilientes de l’université Concordia. Physicienne allemande, Dre Eicker est en charge du programme de recherche pour créer de nouvelles pistes pour les villes cherchant à devenir carboneutres. La professeure donnera une conférence sur les «bâtisses empathiques» à la fin du mois d’octobre à Montréal.

Définir la ville intelligente
Pour Dre Eicker, une des composantes de son rôle au sein de l’université Concordia est de définir ce que signifie le terme «ville intelligente». Selon elle, cela va bien au-delà de l’implantation de nouvelles technologies. Les technologies de l’information peuvent augmenter l’économie énergétique mais de façon limitée. Il y a d’autres choses à considérer. Elle explique: «D’une part, il y a les données récupérées des infrastructures qui nous permettent de comprendre comment nos bâtisses sont isolées. D’autre part, et c’est plus social, voire économique, les bâtiments ont besoin de consommer mieux l’énergie. Si on continue de construire des bâtisses en béton et en verre, ça ne fonctionnera pas».

Des bâtisses empathiques
La professeure parle également souvent de bâtisses empathiques, mais qu’est-ce que cela veut dire exactement? La spécialiste veut des bâtiments plus adaptés aux utilisateurs, qui réagissent en fonction de leurs besoins et non l’inverse. Un exemple? «Penser en amont à intégrer la gestion automatique du compost, au lieu que ce soit une pensée a posteriori», explique Dre Eicker.

Une autre composante importante à considérer sont les quartiers en tant que lieux de vie: comment les espaces communs sont utilisés et comment les personnes peuvent communiquer à l’intérieur de ces bâtisses. La professeure explique qu’on pourrait permettre aux habitants de pouvoir plus souvent se parler en diminuant de beaucoup le nombre de véhicules individuels. On laisserait alors plus d’espace pour les personnes qui marchent, qui utilisent leur vélo ou qui veulent s’asseoir sur un banc. Ça, c’est pour l’extérieur des bâtisses. Pour l’intérieur, il s’agit d’observer comment le tout est élaboré. En construisant des appartements plus petits, on permettrait aux lieux communs d’être plus grands. En Suisse, par exemple, les appartements sont plus petits mais les cuisines grandes afin de favoriser les échanges.

«Pour moi, une ville intelligente va au-delà de son système de refroidissement, sa gestion des eaux ou l’éclairage.» – Dre Ursula Eicker

Et à Montréal?
Vivre à Montréal a permis d’élargir les champs d’intérêts de Dre Eicker. Elle ne considère plus maintenant uniquement l’efficacité énergétique des bâtiments, mais également le voisinage, les transports, comment faciliter les communications. Le grand enjeu reste dans la gestion des bâtiments existants: «C’est relativement facile de construire des bâtiments bien isolés et qui consommeront peu. Le véritable défi, c’est pour les bâtiments existants qui ont été construits il y a des dizaines d’années, voir des centaines. Je ne connais pas de pays qui ont des vieux bâtiments qui sont particulièrement efficaces.»

Comment Montréal se compare-t-elle par rapport au reste du monde? La professeure explique: «L’efficacité des bâtisses n’est pas fantastique. Si on regarde le centre-ville, il y a vraiment beaucoup de béton. Les bâtiments pourraient être bien meilleurs.» Il semblerait donc qu’on ait encore bien du travail pour atteindre la ville carboneutre souhaitée pour 2050.

Dre Ursula Eicker sera conférencière à l’événement Humanitek qui se déroule le 25 octobre 2019.

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