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Comment faire face à la pénurie de main d’oeuvre en technologie? Avec les femmes!

Femmes en technologie

Article initialement publié en janvier 2018

En novembre 2016, Google créait un groupe de recherche en intelligence artificielle à Montréal. Puis à la fin de l’année 2017, Facebook annonçait que son dernier laboratoire de recherche en intelligence artificielle serait à Montréal. La même année, Microsoft doublait la taille de son groupe de recherche en intelligence artificielle.

Ces géants de la techno demandent beaucoup de main d’œuvre très qualifiée. Rajoutons à cela, l’écosystème des startups de Montréal et les autres entreprises tech qui sont installées depuis longtemps dans la métropole. Ça fait une grosse demande en main d’œuvre, ça! Comment va-t-on faire pour nourrir toutes ces compagnies en main d’œuvre qualifiée? J’ai la réponse: avec les femmes, bien sûr!

La pénurie de main d’œuvre dans les technologies de l’information n’est pas un problème récent. On en parlait déjà en 2014 dans le journal Les Affaires et on en parlait encore en 2017, dans un article de Radio-Canada. Selon le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC), l’économie numérique du Canada devrait continuer de croître de façon substantielle au cours des cinq prochaines années. Le conseil prévoit que l’emploi dans l’économie numérique du Canada atteindra 1 637 000 emplois d’ici 2021, créant quelque 216 000 nouveaux emplois d’ici là.

Deux rapports sur la main d’œuvre du secteur des technologies de l’information (TI), rendus publics cette semaine, font le même constat: les femmes sont peu présentes dans le domaine. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai créé ce blogue.

Le CTIC publie aujourd’hui un rapport intitulé Les fruits du numérique: rajuster le tir dans une économie en évolution (PDF), qui porte sur les défis du Canada à l’ère de l’économie numérique.

«Représentant près de la moitié des Canadiens en âge de travailler, les femmes font partie d’un important bassin de talents pour les emplois numériques de qualité qui appuieront notre future économie, est-il écrit dans ce rapport du CTIC. La participation des femmes aux professions en technologie de l’information et des communication (TIC) est demeurée relativement constante, soit une moyenne de 24 à 25 % […], une tendance qui suggère qu’il y a clairement place à l’amélioration en renouvelant l’objectif de la diversité et de l’inclusion.»

L’étude intitulée Diagnostic sectoriel de la main-d’oeuvre dans le secteur des technologies de l’information et des communications au Québec 2018, qui a été réalisée par le comité TechnoCompétence, fait le même constat.

«La proportion de femmes dans les professionnels en TIC est stable depuis 2011, est-il écrit dans l’étude du comité sectoriel de main d’œuvre. Elle s’établit à 20%. Au Québec spécifiquement, la situation évolue pour le mieux, et l’intérêt des filles à joindre les rangs des professionnels du secteur est fortement à la hausse. Lors des cinq dernières années, le nombre d’inscriptions des filles au baccalauréat en TIC a doublé, et la diplomation a connu une hausse de 41%.»

Je suis persuadée que les femmes sont l’élément-clé contre la pénurie de main d’oeuvre en TI. Que ça fasse plaisir à certains ou pas, il va falloir faire des efforts pour les attirer. Sinon la productivité des entreprises baissera. Le domaine des TIC étant très compétitif, ce seront les entreprises qui l’auront compris le plus vite qui s’en sortiront le mieux.

Un article du Washington Post raconte d’ailleurs que les entreprises qui accordent la priorité à l’innovation ont une plus grande valeur lorsque les femmes occupent des postes de direction. Ces entreprises valent 44M$ de plus en moyenne.

Un rapport de McKinsey explique qu’en général, les entreprises qui mettent l’accent sur la diversité et l’inclusion ont plus de succès. Les bénéfices et les rendements sur capitaux propres sont aussi plus élevés pour ces entreprises.

Les organisations dotées d’une main-d’œuvre diversifiée étaient plus innovatrices et qu’elles avaient moins de roulement de personnel, révèle une autre étude publiée dans Forbes.

Fait amusant, savez-vous que ce n’est pas la première fois qu’on se tourne vers les femmes lorsqu’on manque de main-d’œuvre en tech? On l’a fait pendant la Seconde Guerre mondiale. Dû au grand nombre d’hommes partis à la guerre, on a embauché des femmes afin de réaliser de savants calculs pendant la conception du premier ordinateur, appelé ENIAC. Celui-ci permettait de prédire où allait atterrir les projectiles de guerre. Kay McNulty, Betty Jennings, Betty Snyder, Marlyn Meltzer, Fran Bilas et Ruth Lichterman sont les six femmes qui ont travaillé sur l’ENIAC et sont donc habituellement considérées comme les premières informaticiennes.

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