`
Attention! Vous lisez actuellement un article écrit il y a au moins 9 mois. L'information pourrait ne plus être pertinente.

Bien dans ses bottes, Rosanne Chabot est ingénieure rurale

Un sourire contagieux, de l’enthousiasme à revendre: Rosanne Chabot adore son travail et ça se voit. Elle est ingénieure rurale et agronome. Elle est aussi à l’aise dans ses escarpins à son bureau où elle manie son logiciel topographique, que dans ses bottes pour faire des relevés terrain, dans une ferme agricole. Pour pratiquer ce métier, il ne faut pas avoir peur de mettre ses mains dans la terre ni de marcher dans la gadoue. 

Rosanne Chabot adore voyager. Étudiante, elle réalise que l’agriculture est un domaine qui permet de travailler partout dans le monde. Elle fonce: des études en génie rural à l’Université Laval, une maîtrise en France et un doctorat avec un projet au Maroc. 

Aujourd’hui basée au Québec, elle travaille chez Logiag, une entreprise de conseil pour des pratiques agricoles durables. Elle dirige une équipe de quatre personnes spécialisées dans les plans de drainage. Un travail très varié, qu’elle apprécie aussi pour les nombreuses rencontres avec différent.es actrices.eurs: producteurs.rices agricoles, entrepreneur.e.s, gestionnaires des Municipalités Régionales de Comté (MRC) entre autres. 

Le drainage dans le respect de l’environnement

Le drainage a toujours été une préoccupation pour les agricultrices.eurs. Au printemps, il faut pouvoir évacuer l’eau le plus vite possible afin de commencer à travailler la terre le plus tôt possible. Il permet de donner un coup de pouce à la nature en installant un réseau de tuyaux qui vont récolter l’eau et la conduire à l’extérieur du champ. 

L’ingénieur.e rural.e doit tout d’abord étudier la topographie du terrain, les spécificités du sol, puis elle.il s’assure que toutes les normes environnementales sont respectées. En effet, il faut garder les cours d’eau propres, préserver les milieux humides et les zones inondables. Elle.Il détermine le matériel adéquat pour élaborer le réseau de drainage et guide l’entrepreneur.e qui réalise les travaux. Il faut par exemple s’assurer de respecter les emprises pour le réseau de distribution du gaz. 

Rosanne adore tous ces contacts avec différents spécialistes: «le côté humain m’intéresse beaucoup, nous confie-t-elle. On doit s’assurer que tous les participant.es au projet vont être satisfaits, c’est notre principal défi.»

Rédactrice du prochain Guide de drainage souterrain

Si une terre est mal drainée, l’agriculteur.rice est obligé.e d’utiliser une machinerie plus lourde qu’habituellement, ce qui risque de créer de la compaction. La terre argileuse se compacte, les racines ont du mal à traverser la terre, les sols sont en moins bonne santé et les rendements diminuent beaucoup. Il y aurait de plus en plus de problèmes de compaction au Québec, selon Rosanne Chabot.

Conscient du problème, le CRAAQ (Centre de Référence en Agriculture et Agroalimentaire du Québec) a décidé de mettre à jour son Guide sur le diagnostic hydraulique et le drainage souterrain des terres agricoles. Rosanne vient d’en être nommée rédactrice principale. «Ça va me donner l’occasion de rencontrer différents experts et chercheurs», se réjouit-elle. 

Ingénieurs sans frontière: une expérience inoubliable

En 2008, le goût pour les voyages revient la démanger. Elle décide alors de participer à un projet de coopérative agricole avec Ingénieurs sans frontière, au Burkina Faso. L’aventure dure quatre ans. Rosanne intervient dans la gestion de la coopérative pour aider à déterminer avec précision leurs revenus et leurs dépenses, développer des outils de décision pour mieux investir les bénéfices et surtout former des animateurs chargés de diffuser les nouvelles méthodes de travail auprès des membres.      

Cette expérience lui permet de partager des idées, de s’ouvrir à d’autres cultures et de développer son ingéniosité pour s’adapter à un nouveau milieu. Rosanne explique: «On ne peut pas imposer, il faut s’adapter, respecter leur façon de voir les choses. Il faut répondre à leur besoin. Une partie de la population est analphabète, il faut offrir des outils qui fonctionnent pour toutes les situations.»

Toutes ces habiletés restent importantes dans son travail aujourd’hui. «Chaque client a sa propre vision. C’est important de savoir s’ajuster.» souligne-t-elle. 

À voir son grand sourire, on comprend qu’être ingénieure rurale est définitivement sa vocation. 

Poster un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.