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30% d’ingénieures en 2030: est-ce réalisable? Entrevue avec Kathy Baig

Kathy Baig, présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, connaît les chiffres de la sous-représentation des femmes en génie: «On est une des dernières professions qui n’a pas atteint le 50% de femmes», nous déclare-t-elle. Nous l’avons questionné sur son plan d’actions.

L’objectif «30 en 30» d’Ingénieurs Canada est ambitieux: avoir 30% de femmes dans les nouveaux ingénieurs en 2030. La moyenne canadienne est de 18% mais certaines provinces sont en avance comme le Yukon, le Manitoba et la Saskatchewan. Le Québec part de loin. Parmi les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec, les femmes ne sont que 15%. La décision d’adhérer à l’objectif «30 en 30» doit donc s’accompagner d’un plan d’actions. Nous sommes allés rencontrer Mme Kathy Baig, présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis 2016.

Lancement du programme «Ambassadrices»

«Le secondaire 2 ou 3 est un moment-clé, nous explique Kathy Baig, ce sont dans ces années que les filles décident ou non de s’orienter vers les matières de sciences et mathématiques fortes.» Pour les convaincre, l’Ordre lance, dès novembre 2019, le programme «Ambassadrices»: ingénieures iront dans les écoles secondaires pour présenter la profession. Plus de 320 ambassadrices se sont portées volontaires pour y participer et l’objectif est de visiter plus de 200 écoles à travers le Québec.

Mise en place d’un programme de mentorat en 2020

Au niveau universitaire, l’Ordre lancera un programme de mentorat en 2020. «Des étudiantes pourront être parrainées par des ingénieures sur le marché du travail. On espère ainsi diminuer les cas de décrochage, croit Kathy Baig. Ce sera également l’occasion pour les jeunes ingénieures rendues sur le marché du travail, d’avoir des femmes à qui se référer si elles vivent certains enjeux.»

Car les femmes sont nombreuses à quitter la profession. Selon une étude américaine, près de la moitié des femmes qui graduent en ingénierie vont par la suite quitter ce métier. Cependant celles qui restent sont satisfaites.

Les ingénieures sont heureuses dans leur milieu de travail

L’Ordre a réalisé un sondage pour savoir comment se sentent les femmes qui travaillent en génie et s’il y a des choses à améliorer. «Le résultat montre que plus de 80% des femmes sont heureuses dans leur milieu de travail en ingénierie, confie Kathy Baig. Et 87% des femmes recommanderaient à leur jeune fille ou garçon, la profession d’ingénieur.e.». Les raisons du désenchantement, toujours en cours d’analyse, sont principalement liées à un manque de reconnaissance et la conciliation travail/famille.

L’écriture inclusive rejetées par les membres

Le logo de l’Ordre vient d’être changé. Pourquoi ne pas avoir utilisé l’écriture inclusive: ingénieur.e.s? «Nous avons mené des tests en groupes de discussion avec des hommes et des femmes, explique Kathy Baig, et étonnement, ça n’a pas si bien été accueilli. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il était préférable de rester avec le nom actuel.»

Cependant d’autres organismes ont franchi le pas:

Association québécoise des informaticiens et informaticiennes indépendants

Ordre des infirmiers et infirmières du Québec

Ordre des infirmiers et infirmières du Québec

 

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