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Pourquoi est-ce si difficile d’être la seule minorité dans une équipe?

Aux États-Unis, les personnes issues de minorités visibles qui choisissent de s’inscrire en informatique, à l’université, représentent entre 7 et 12% de l’ensemble des inscriptions. C’est trop peu! Avec une telle sous-représentation, c’est très courant qu’il n’y ait qu’une seule personne marginalisée par équipe ou même dans toute l’entreprise.

Être la seule représentation de son groupe d’identification, ça apporte son lot de situations désagréables. En voici quelques exemples.

Le poids de la représentation
Lorsqu’on est l’unique représentante d’un groupe, on finit par représenter l’ensemble de celui-ci, qu’on le veuille ou non. Prenons l’exemple d’une personne de la communauté LGBTQ2S+. Vous devenez la référence de ce que toute la communauté pense, aime et veut dans la vie. «Toi, tu es gay, dis-nous ce que tu penses de telle affaire!» C’est le genre de question posée.

Ça s’appelle du tokénisme, ce qui veut dire d’imposer le fardeau à une personne afin qu’elle représente tous les autres membres de son groupe. C’est une très lourde responsabilité qu’elle n’a pas forcément choisie.

La remise en question perpétuelle
Dans un article de Medium, Elizabeth Grace Becker raconte comment il est difficile d’entrer dans une pièce remplie d’hommes, en sachant qu’ils vont tous lui poser plein de questions techniques pour qu’elle prouve qu’elle a sa place. «Je fais tout mon possible en me préparant au maximum. Je fais de la rétrospection et je m’autoanalyse», raconte-t-elle.

C’est drainant de toujours devoir prouver aux autres qu’on est crédible dans notre métier. Surtout lorsqu’on constate que les autres employés ne sont pas traités de cette façon. Stephanie Volftsunest est responsable technique d’une startup technologique entièrement composée de femmes. Elle se rappelle l’époque où elle travaillait avec des hommes uniquement. «C’était plus difficile pour moi de gagner le même respect que mes collègues masculins», souligne-t-elle. Les études prouvent que l’univers toxique de la technologie est une des raisons pour lesquelles les femmes quittent l’industrie.

Le niveau de stress
Selon une étude de l’Université de l’Indiana, être une femme dans un environnement dominé par les hommes augmente le niveau de stress. Les chercheurs voulaient savoir comment le cortisol – l’hormone du stress qui régule les changements dans notre corps, tels que la glycémie, les métabolismes et l’immunité face à la maladie – fluctue selon les situations. Ils ont observé que les femmes présentaient des taux de cortisol moins sains en raison de conditions de travail négatives. L’étude indique que ces niveaux de stress sont spécifiquement liés au stress interpersonnel, par opposition au stress de l’emploi ou à la personnalité.

«Tu ne ressembles pas à une ingénieure»
Ellen Leanse est une pionnière de la Silicon Valley. Elle est entrée chez Apple en 1981, puis elle a travaillé chez Google et elle est maintenant professeure à l’Université de Stanford. Elle a raconté une anecdote: elle marche dans la rue à Palo Alto et elle porte un chandail d’un précédent événement qui s’était déroulé chez Google. Elle rencontre un homme qui porte le même t-shirt. Ils s’arrêtent net et s’observent. «Tu es ingénieur?», lui demande-t-elle. «Tu travailles aux ressources humaines», réplique-t-il.

C’est un cas isolé? Loin de là!

Voilà une autre anecdote de Ciara Byrne, une chercheuse en apprentissage machine. «Une fois, dans un bar, un gars m’a expliqué, en utilisant des mots très simples, ce qu’était un bogue. La semaine dernière, lors d’une réunion de développeurs, quelqu’un m’a demandé ce que je faisais là-bas et j’ai dû expliquer que j’avais donné la conférence d’introduction».

Il y a aussi la fois où j’ai assisté à une conférence sur l’intelligence artificielle donnée par la candidate au doctorat Gita Ghiasi Hafezi et que le premier commentaire a été celui d’un homme. «Ceci est faux», avait-il lancé. Misère…

On ne montre qu’une partie de sa personnalité
Lindsay Grizzard était la seule développeuse de son équipe. Elle a essayé très fort de s’intégrer et de se fondre dans la culture dominante, quitte à laisser de côté une partie d’elle-même qui ne correspondait pas à la majorité.

«Je suis devenue “one of the boys”, pour ainsi dire, ce qui impliquait de parler uniquement de jeux vidéo et de Donjons & Dragons – ce que je peux faire sans problème parce que je suis une nerd – mais ce sont les seules conversations que j’avais. Je ne pouvais pas exposer que la moitié de ma personnalité», a-t-elle raconté.

Que se passe-t-il lorsqu’on ne peut pas être soi-même? On met une carapace et on dépense beaucoup d’énergie à faire semblant d’être quelqu’un d’autre au lieu d’être soi-même.

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